Mes Histoires

Mon premier marathon : Loading…

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Copyright Schneider Electric Marathon de Paris
Qui a dit que j’allais faire original ? Moi aussi j’ai bien envie de vous parler de mon premier marathon…
Enfin, pour le moment, je vais surtout vous parler de sa préparation, en commençant par l’inscription jusqu’aux entraînements actuels et aux galères (bien oui tout n’est pas rose!).
L’idée a fait son chemin il y a un an… je venais de faire le semi-marathon de Paris, j’étais inscrite au semi de Madrid (fin avril), je sentais que je prenais de plus en plus mes aises sur le bitume parisien et international!
Comme tout coureur bien entouré, quand il ne court pas (pour cause de blessure, de non inscription, ou autre), il se lève souvent pour aller encourager ses camarades de course ! Et je n’y ai pas échappé: je me suis levée, munie de carte, d’heures approximatives de passage des copains, d’un téléphone chargé à bloc, pour aller encourager plusieurs copains qui participaient à leurs premiers marathons…
Le Kit du parfait supporter
Le Kit du parfait supporter
Paris, début avril, un soleil incroyable, une ambiance de folie, je croise plusieurs amis, je m’époumone comme une folle avec des potes « Pom Pom Girls & Boys » à chaque fois que l’on croisait un ami, ou qu’on déchiffrait le nom sur le dossard du coureur, …Un sentiment incroyable… j’observe les visages de ces coureurs, je suis au 28e km, la souffrance commence pour certains, des sourires de satisfaction pour d’autres, et dans ma tête, une seule idée, je veux être à leur place! Il faut être dingue pour penser ça! Je suis également allée « pointer au 42e km, c’était encore autre chose… des personnes qui rampent à 4 pattes, des larmes de joie, de douleurs mais même comme ça, j’ai encore cette pensée, « je veux essayer, je veux me dépasser »...
Je retrouve des finishers : quel bonheur immense: ils marchent comme des cowboys, arrivent à peine à avancer pour d’autres, mais ce sourire, cette médaille qu’il ne lâche pas, ce Tshirt finisher qu’ils portent fièrement.. ; Rien que d’y penser, j’en ai la chair de poule!
Moi aussi, je veux faire un marathon…
Passé cette belle journée d’intense émotions vécues par procuration grâce aux amis heureux de leur prestation, je rentre, heureuse d’avoir dévalée en métro, à pieds ces kilomètres de soutien
Emeline Finisher
Emeline, Finisher de son premier marathon! Une source d’inspiration

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Quelques jours plus tard, les premiers dossards pour le marathon sont en vente… une copine m’appelle et me demande: on s’inscrit? J’hésite un peu… c’est tout de même un marathon, 42,195 km... j’ai déjà souffert pour le semi alors 2 fois la distance... Comme un signe du destin, un mail d’Isostar refait surface: il s’agissait d’une photo prise sur le stand durant le Salon du running ou l’on devait « briser le mur » (NDLR: pour ceux qui n’y connaissent rien en langage « course à pied », « le mur », c’est ce fameux moment, souvent à partir du 30 ème km, ou tu n’as plus de jus dans les jambes et qui t’oblige souvent à arrêter car physiquement, tu ne peux plus!). Jusque là, rien d’anormal me direz-vous? sauf que cette photo, si partagée et récoltant un maximum de « like »,  me permettrait d’accéder au sésame, le dossard du marathon avec une dotation d’Isostar. J’y ai vu un signe et me suis lancée comme une acharnée dans cette bataille de like! Je n’avais que 48 heures pour y parvenir et j’ai mis tous mes amis à contribution pour y parvenir! Autant vous dire qu’ils ont été formidables, de Paris à Kuala Lumpur en passant par Kinshasa et Sao Paulo, j’ai eu un nombre inespéré de « j’aime  » et j’ai remporté haut la main ce cadeau… (Un grand merci encore à toutes les personnes qui auront aimé, partagé, diffusé, fait de la propagande autour de cette photo pour que j’accède à mon rêve!).

Et voilà, après cela, c’était officiel, je participerai à mon premier marathon. J’ai tout de même su cette magnifique nouvelle au mois d’avril 2015 je crois… presque 1 an avant… J’avais le temps d’oublier! Ça parait loin, très loin…

Isostar Marathon
Photo Isostar pour le concours Marathon
En attendant, les mois passent et j’ai quasi « oublié » ce marathon jusqu’aux apparitions répétées sur mon fil d’actualité de dossard virtuel indiquant que bons nombres de mes amis se lançaient dans cette aventure! Je ne m’inquiète toujours pas de programme, ou autre ! Je suis même très heureuse de savoir que j’allais partager ces moments avec pleins de potes. On allait pouvoir échanger, s’entraider, s’épauler, se consoler même!
Arrivent les fêtes de fin d’années… Entre temps, beaucoup de choses se sont passées: les vacances, des événements tragiques,  l’arrêt de la cigarette… Je décide de passer ces fêtes sereinement, d’en profiter et de renfiler mes baskets sérieusement au 1er de l’an 2016.
C’est ce que j’ai fait: dès janvier 2016, j’ai commencé à être plus régulière, à me discipliner. Je ne savais toujours pas quel entrainement faire : avec qui ? seule ? en groupe ? avec la  Boost  Energy League d’Adidas? Nike ? Coachée ou pas ? … Les questions ont commencé à affluer.
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J’ai eu du mal à me décider… j’ai téléchargé plusieurs plans d’entrainement, demandé conseils à ceux qui avaient déjà parcouru cette distance et malgré cela, j’avais du mal à faire un choix. Nicolas du Magazine Jogging International m’avait même posé la question sur ce que je pensais faire pour mon premier marathon : j’étais en vacances, c’était avant les fêtes et mes réponses, désinvoltes, paraissaient presque évidentes jusqu’à être vraiment confrontée à la situation. Quand je relis mes réponses, je me dis que je suis loin de ce que j’imaginais faire…
Mon Interview pour Jogging Iinternational
Article extrait du magazine Jogging International
Tout à fait par hasard, une copine m’invite à découvrir son club d’athlétisme, PMA (Pierrefitte Multi-Athlon) : ce dernier n’est pas très loin de mon travail (mais loin de mon domicile!) : elle m’assure que le club est très sympa et que ça ne m’engageait à rien si ce n’est de m’entraîner bien entourée et cadrée. Je l’ai suivi pour une session d’entraînement et j’y suis restée…
Et depuis janvier, je m’entraîne plusieurs fois par semaine avec de futurs athlètes de haut niveau (pour moi, ce sont des grands comparativement à mon niveau :-p), des jeunes motivés et motivants qui ont toujours un petit mot pour m’encourager, des petits conseils à me prodiguer, des astuces à me donner. J’ai surtout dû augmenter le rythme de mes entraînements : moi qui courait 2/3 fois par semaine (et encore!), il a fallu faire accepter à mon corps (et pas seulement) l’augmentation de rythme à 4/5 fois par semaine !
Les membres du club ne sont pas les seuls à me motiver, me subir, à être une source de réconfort : les amis autour et ma famille ont su faire preuve d’un grand soutien… ils ont subi mes entraînements croissants, acceptés mes excuses du type « je peux pas , j’ai frac’ ( * Frac = fractionnés : ça aussi, ils ont dû apprendre à gérer mon  nouveau « langage »).
J’ai aussi eu le droit à des inquiétudes comme « tu en fais beaucoup trop », « Vas-y, rater une séance ne va pas te tuer ! »…
Qui dit s’engager dans une course et une distance que tu ne connais pas dit engagement pour la réussir au mieux : c’est en tout cas de cette manière que j’ai voulu l’aborder. Peut être de manière un peu trop sérieuse, je l’accorde.
J’ai noté scrupuleusement tous les entraînements que j’ai fait sur un agenda dédié sur les conseils d’une copine, Sinh (soit dit en passant, c’est elle qui m’a amené au Club !).  Chaque soir, qu’il pleuve ou qu’il neige, après un entrainement, je notais sur mon carnet les exercices effectués.
Carnet de suivi d'activité
Carnet de suivi d’activité
Ce qui m’a aussi aidé à me motiver, pour ne pas craquer et rompre avec une certaine monotonie qui aurait pu s’installer, ce sont les différents « challenges » proposés par des groupes de Runners : le 1er challenge auquel j’ai participé et qui tombait avec le début des entraînements était celui des Run2Fun. Les Run2Fun, c’est un groupe créé sur Facebook par des amoureux de la course à pieds et qui a pour but de se motiver, se conseiller, s’encourager sans jugement aucun : que tu fasses 1 km ou 100 km, les encouragements seront les mêmes. Après les fêtes, le challenge « pour le fun » proposé était une battle entre filles et garçons «  le défi Women2fun contre Men2fun ». Un décompte de kilomètre était effectué chaque semaine pour dire qui menait « la course ». C’était un challenge bon enfant mais qui permettait aussi d’être un moteur complémentaire et ludique dans cette première phase d’entrainement ! Merci à eux !
Cliquer ici pour voir les options
Run2Fun

Tout ça pour dire que cette phase d’entraînement n’est pas simple ! Tiens autre chose qui a été compliqué : ça a été de comprendre et déchiffrer les programmes d’entraînements! Je me suis aperçue que je n’avais jamais réellement fait d’entrainement spécifique avant une course… j’allais à des runs pour le fun, je tentais de suivre au mieux certains exercices que pouvaient donner les coachs lors de certaines sorties (et ce qui est aussi très bien). Mais quand il s’agit de suivre un VRAI plan spécifique, d’avoir une vraie discipline, me voilà perdu… « Endurance active », « Fractionnés longs /Courts », « Seuil »… un véritable langage à déchiffrer (et avec lequel j’ai encore besoin de me familiariser)!  A donner le tournis… Je ferai une « traduction » de ces termes plus tard, pour ceux qui comme moi ont l’impression que je parle une langue étrangère!

Les jours passent aussi à une vitesse incroyable… On est déjà en mars…
70 machines à laver plus tard (je devrai demander un sponsoring à Ariel !), un soir d’entrainement, à 1 semaine du semi-marathon de Paris, je sens une douleur au pied droit… Je ne veux pas y croire, ne veut pas la sentir cette douleur et me persuade que ce n’est rien. Je me réveille le lendemain avec une douleur importante… je ne panique pas réellement: je prends rendez-vous d’urgence avec mon kiné qui me reçoit rapidement et me manipule le pied… il est, disons…inquiet et me demande de prendre rapidement un  rendez-vous avec un médecin du sport…
Autant demander l’impossible ! Enfin, presque car je l’ai obtenu le surlendemain, un vendredi, (2 jours avant le semi-marathon) auprès d’un médecin de l’INSEP. Le médecin m’ausculte attentivement, demande l’avis d’un collègue et même inquiétude. Une IRM est préconisée et on me conseille de ne pas faire le semi: On soupçonne une fracture de fatigue… Douche froide. On me prépare clairement en me disant que si tel est le cas, le marathon est à oublier car 6 semaines de repos total est indispensable.  Je suis à 2 pas du lieu de retrait des dossards pour le semi-marathon.. je suis totalement sonnée. Je me précipite sur mon téléphone pour obtenir un rendez-vous pour faire cette imagerie mais contrairement à celui du  médecin, impossible de trouver un lieu qui me permettait de faire l’IRM avant le semi.
Je retrouve un ami au village du semi, les yeux larmoyants, qui tente tant bien que mal de me faire penser à autre chose. Il y arrive presque car on navigue d’un stand à un autre et on discute avec toutes les personnes qu’on croise… Néanmoins,  arrive le moment ou je rentre chez moi : je m’effondre. Réaction puérile direz-vous ? Peut-être. Imaginer devoir renoncer à un objectif tant attendu, pour lequel j’ai travaillé durant des mois, a été terrible… Me suis-je mis la pression ? Surement mais je voulais bien faire en finissant ce marathon dans les meilleures conditions.

J’ai dû prendre une décision difficile : renoncer à participer au semi. Ce « forfait »  s’apparentait à un abandon du marathon pour moi, ou du moins, à une pseudo-préparation psychologique pour me dire « je ne vais peut-être pas faire le marathon ». Je devais attendre de passer cet IRM qui n’était pas avant la semaine suivante. Cette attente était tellement longue – et vu que je commençais à être quasi déprimée -, j’ai décidé de prendre le large quelques jours pour me ressourcer.

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Le dossard du Semi qui n’aura pas pris le départ.
Me voila partie dans le Sud de la France. Des amis, qui connaissaient mon objectif et à qui j’ai expliqué « mes malheurs », m’ont obtenu une IRM à Avignon, plusieurs jours avant celui qui m’attendait à Paris. « Au moins, tu seras fixé » m’ont-t-ils dit !
Rendez-vous donc  très tôt le matin à l’Hôpital d’Avignon dans un centre muni de la dernière génération des machines d’imagerie : avec un accueil jovial, j’ai pu laissé mon stress au vestiaire. On m’explique qu’à l’issu de l’examen, je devrais patienter encore un peu le temps qu’un médecin examine les images et me donne les résultats induits. 30 minutes après être sortie de ce bunker, on m’appelle, me transmets une enveloppe et  je me précipite dessus pour retirer les conclusions du médecin:  » pas de fracture » « RAS/ Rien à signaler »! ce n’était  pas exactement écrit comme cela mais c’était bel et bien ce que ça signifiait. Je prenais surtout conscience de ce que ça voulait  dire : je vais POUVOIR FAIRE MON MARATHON!!
Ni une ni deux, une fois rentrée, j’ai enfilé mes baskets pour me faire « un run qui fête la bonne nouvelle » et une manière surtout de reprendre l’entrainement après plus de 2 semaines d’arrêt total.
Quel bonheur.. Bonheur de recourir, bonheur de le faire ailleurs, bonheur parce que cette « presque mésaventure » m’a permis de me rendre compte à quel point j’étais bien entourée, bonheur parce que j’ai pu faire baisser la soupape de la pression, bonheur parce que j’allais faire ce marathon que ce soit en courant ou en marchant.
On est fin mars, il reste quelques jours avant le »D Day », ce fameux 03 Avril. Mon entrainement est quasi fini. Après mon bobo, j’ai décidé de lever le pied. Je sais que tout le travail que j’ai fait avant n’est pas perdu et j’ai aussi eu envie de renouer avec la notion plaisir que je pense avoir oublié un moment, probablement entre un fractionné et une sortie longue :-p
Suis je stressée? oui et non. Oui, parce que ça reste 42.195 km qui m’attendent et non, parce que j’ai décidé que je le finirai. Un coureur m’a dit « que tu le fasses en 8 heures ou en 2 heures, la finalité est la même, le mérite est le même: tu seras marathonienne! »
Alors, bien sur, je me pose encore des questions et j’en poserai surement jusqu’à la dernière minute mais j’ai hâte d’y être avec mes amis avec qui je vais prendre le départ, à vivre et ressentir ses sentiments et sensation qui m’attendent sur la route, dans la ville la plus belle au monde!
Je prépare une carte spéciale « supporter et accompagnants » qui donnera les lieux ou point de rencontre! Si t’as aussi envie de te balader avec des pancartes avec mon nom dessus, le mégaphone à porté de main, ou que tu préfères mettre tes baskets et m’accompagner sur quelques kilomètres, n’hésites pas! 😉
TOP DÉPART  le 03 avril!

2 réflexions au sujet de « Mon premier marathon : Loading… »

  1. Très bel article ma petite Insaf ! J’espère que nous aurons l’occasion de se voir le D-Day avant le départ. Je suis sûr que tu vas cartonner et on se retrouvera mardi au QG de la BCE autour d’un bon burger, nos médailles autour du cou !!! Gros bisous 😉

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    1. Merci mon beau Romain! J’espère qu’on arrivera aussi à se voir avant mais je compte sur toi pour assurer auprès des élites ! ( waouuuuh, je connais une élite ! !!) Et je compte bien venir avec ma médaille 😉 Gros bisous!
      Ps: t’es mon premier commentaire ❤

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